Les logarithmes s'invitent à table


Élisabeth Busser

Je vous parle d'un temps, que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître...

La naissance des tables de logarithmes

 

Si la « fonction logarithme » dit encore quelque chose à la jeunesse d'aujourd'hui, les « tables de logarithmes », après quatre siècles d'usage intensif partout où des calculs un peu sophistiqués s'avéraient nécessaires, ne sont plus dans le paysage de notre siècle, supplantées par les instruments électroniques.

 

Ces instruments de calcul sont chargés d'histoire. Leur création a souvent été accompagnée de multiples péripéties de financement ou de diffusion, et de problèmes techniques comme le codage des angles. Les premières de ces tables apparaissent au XVIIe siècle : en 1614, celle de John Neper, officialisant la naissance des logarithmes, donne les logarithmes de sinus ; en 1615, dans Trigonometria Britannica, celle de Briggs, qui a travaillé avec Neper, fournit les logarithmes décimaux ; en 1620, celle de Jost Bürgi, astronome suisse travaillant aux côtés de Kepler, répertorie plutôt des antilogarithmes, permettant, étant donné un nombre b, de trouver le nombre a ayant b pour logarithme. Sa table avait d'ailleurs été établie avant 1611.

L'arrivée dans les écoles

 

Les tables de logarithmes sont ensuite sorties du bureau des savants, astronomes et calculateurs, pour devenir scolaires, donnant enfin les valeurs de la ... Lire la suite