Quand la fiction repose sur une constante mathématique

Elisabeth Busser



Tau zero

P ANDERSON
LE BELIAL
2012
304 pages
20 €

 

Quarante ans après sa première parution, en anglais, voilà traduit en français ce roman de science-fiction écrit par un auteur américain majeur de cette spécialité, Poul Anderson, décédé en 2001. Il en avait fait son ouvrage préféré, « un tour de force réussi » se plaisait-il à dire. L’action se passe au XXIIIe siècle. Les péripéties du voyage intergalactique du vaisseau spatial habité Léonora Christina vers l’étoile Beta Virginis seraient des classiques de l’univers de la SF sans le personnage principal, le « facteur tau », qui fait toute l’originalité de l’histoire. Au milieu de cette aventure scientifique, humaine, mais aussi psychologique et philosophique, le fameux facteur joue un rôle central. C’est lui qui conditionne la vitesse et la masse de l’engin, c’est-à-dire le bon ou le mauvais déroulement du voyage. La rédaction du roman, alerte et bien menée, contient nombre de détails techniques, que l’éclairante postface de l’astrophysicien Roland Lehoucq permet de comprendre et d’approfondir. Dans un langage clair, il nous dévoile enfin la vraie nature de ce mystérieux protagoniste : il n’est autre que l’inverse  du facteur γ de Lorentz, qui définit la « dilatation » du temps dans le vaisseau spatial (qui se déplace à vitesse v) par rapport au temps écoulé sur Terre. Plus l’engin s’approche de la vitesse de la lumière c, plus le temps à son bord s’écoule lentement et plus le voyage a des chances d’être sans retour…

 

 



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