Comment résoudre graphiquement les problèmes d’intersections et d’ombres entre volumes et surfaces ? Une solution s’est imposée au xixe siècle. Cette méthode, que Monge a théorisée sur de nouvelles bases, tenant à la fois compte de la réalité visuelle et des contraintes du dessin technique rigoureux, a pour nom géométrie descriptive, la fameuse « descro » qu’ont pratiquée tant de générations de « taupins ». Le géomètre révolutionnaire (voir en page 6) a codifié cette nouvelle vision de la géométrie dans un ouvrage de 1799, Géométrie descriptive, rassemblant ses cours de l’École normale. Certes, des méthodes antérieures existaient, mais Monge en a fait une véritable science, empreinte de précision et de rigueur.
Les figures de la stéréotomie.
De la technique du maçon à la géométrie
Passer de deux à trois dimensions ou, comme on dit aujourd’hui, de la 2D à la 3D, était à l’origine une technique… de maçon. Cet artisan avait en effet besoin, avant de monter un mur, couler une dalle ou construire une voûte, d’avoir « une idée » de la forme finale de son œuvre pour passer des plans de l’architecte à la réalisation finale.
Si l’on a aujourd’hui recours à des techniques de calcul et des logiciels de tracés dans l’espace, ...
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