Le principe d'indifférence nous invite à réfléchir au subtil mélange connaissance / ignorance. Les probabilités qu'il engendre sont parfois surprenantes, mais toujours cohérentes. En analysant les données d'un problème, il dicte les probabilités qu'il convient d'attribuer rationnellement.

 

Le célèbre économiste britannique John Maynard Keynes (1883–1946) énonce en 1921, dans son livre A treatise on probability, le principe suivant : « S’il n’y a aucune raison connue pour attribuer à notre sujet une alternative plutôt qu’une autre, parmi plusieurs options possibles, alors, ces alternatives ont une probabilité égale relativement à notre connaissance. Des probabilités égales doivent donc être assignées à chacun des différents arguments, s’il n’y a pas de raison de leur assigner des probabilités inégales. »
Sous le nom de principe d’indifférence, qui vous fera peut-être penser au maximum d’entropie ou au principe de parcimonie (voir encadré), Keynes propose une définition d’une idée déjà discuté par Pierre-Simon Laplace en 1840 dans son Essai philosophique sur les probabilités. À l’époque, on parle de raison insuffisante (ou non suffisante) et Laplace nous l’explique en prenant en exemple le fameux jeu de croix ou pile (voir Tangente 175) « Considérons le jeu de croix ou pile [aujourd’hui pile ou face], et supposons qu’il soit également facile d’amener l’une ou l’autre face de la pièce. Alors la probabilité d’amener croix au premier coup est 1/2, et celle de l’amener deux fois de suite est 1/4. Mais s’il ... Lire la suite


références

Laws and Symmetry. Bastiaan van Fraassen, Clarendon Press, 1990.
« Le cube de van Fraassen. » Vidéo de la chaîne Youtube LgrParadoxe, disponible en ligne, 2017.