On peut raisonnablement commencer à parler de « méthode scientifique » avec le programme des présocratiques, attribué à Thales de Milet au VI e siècle avant notre ère.
On peut résumer ce programme en trois points :
1) Il faut développer l’art de se poser des questions (proposition qui n’est pas si anodine que cela) ;
2) Il faut essayer d’y répondre sans recourir au mythe ;
3) Une fois le consensus obtenu autour d’un certain nombre de réponses, il est nécessaire de chercher des liens, voire des origines communes, à ces réponses.
C’est par exemple en proposant les nombres comme dénominateurs communs à des nombreux phénomènes que les pythagoriciens les étudièrent et posèrent certaines bases des mathématiques.
Expérimentations et empirisme
Un peu plus tard, c’est en voulant « sauver les phénomènes naturels » qu’Aristote proposa sa philosophie de la nature. Cette dichotomie, entre d’une part un monde sublunaire dans lequel les mouvements sont causés par un retour à la sphère naturelle et d’autre part le cosmos où les mouvements des astres errants (planètes) sont naturels et circulaires, dominera, pendant presque vingt siècles, ce qui deviendra progressivement la physique.
Durant toute cette période, la distinction entre l’étude des phénomènes naturels basée sur l’expérimentation et des savoirs empiriques se distingue ...
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