
Lors de la publication du rapport Villani-Torossian début 2018 (voir Tangente 181), le triptyque Manipuler/Verbaliser/Abstraire a fait une entrée remarquée dans le débat sur l’enseignement des mathématiques dans le primaire et le secondaire. Il s’agit du triptyque central de la méthode dite « de Singapour ». Évidemment, il est un peu réducteur de vouloir synthétiser l’activité mathématique par l’enchaînement de trois verbes, mais c’est une façon de mettre en évidence trois temps bien distincts.
Une porte d’entrée
La manipulation est une porte d’entrée naturelle dans l’activité : c’est la mise en action des cinq sens afin d’apporter du contenu au cerveau face à un problème posé. Centrale dans les pédagogies alternatives (de type Montessori), la manipulation est très présente en maternelle et décline progressivement du primaire au lycée. Même si sa place dans l’enseignement des mathématiques est grandissante, on rencontre encore cette idée désuète que l’on manipule lorsqu’on est « petit » et qu’en grandissant on fait des « vraies » maths sans avoir besoin de ses sens.
Manipuler vient en résonnance avec tester, tâtonner, essayer… Des verbes qui ont pris une grande place dans les pratiques pédagogiques depuis quelques années. Le collégien qui cherche à résoudre une équation en testant différents nombres pour trouver la solution est un élève ...
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