Les travaux de Galois ne sont pas sortis ex nihilo de son cerveau, fût-il celui d’un génie (voir article « L'apport génial de Galois »). Déjà avant lui, différents savants s’étaient penchés sur ce que l’on nomme de nos jours les groupes de substitutions, tels Lagrange ou Cauchy ; ceci explique que le nom de chacun d’eux soit attaché à un important théorème dans ce domaine. À cette époque, on ne parlait pas encore de « groupe », terme introduit par Galois mais non vraiment défini. C’est en fait dans le cadre des substitutions (on les appelle de nos jours des permutations) qu’ont été établis les premiers résultats.
La redécouverte de Galois
Les travaux de Galois sont méconnus jusqu’à ce que Joseph Liouville (1809–1882) les redécouvre en 1843 et les fasse paraître trois ans plus tard dans la Revue de mathématiques pures et appliquées après avoir complété quelques chaînons manquants. Ces lacunes expliquent que le thème avait été délaissé pendant plus d’une décennie. En 1845, Augustin-Louis Cauchy (1789–1857) reprend l’étude des substitutions, qu’il avait publiée en 1815 dans le Journal de l’École polytechnique. Est-ce fortuit ou était-il inspiré par les travaux de Galois ?