La théorie des jeux appliquée au poker


François Montmirel

La théorie des jeux n’est pas réservée aux jeux « à information complète ». Elle s’applique aussi aux jeux où le hasard intervient. Au poker, elle est aujourd’hui à l’origine d’outils, à la disposition des joueurs en ligne, qui leur permettent de jouer de manière optimale dans le premier tour d’enchères.

Si vous êtes attentif aux livres et aux vidéos pédagogiques qui sortent sur le poker de tournoi depuis quelques années, un sigle a dû vous frapper : GTO (Game Theory Optimal). Ce n’est pas un terme spécifique au poker, puisque cet optimum est l’aboutissement d’études commencées dès le XIXe siècle par Antoine Augustin Cournot puis intensifiées dans les années 1920 par Émile Borel et John von Neumann, lequel a sorti en 1944 avec Oskar Morgenstern l’ouvrage fondateur de la théorie des jeux, Théorie des jeux et Comportements économiques. Il part du postulat que tout acteur qui prend une décision en cherchant à maximiser son gain doit savoir qu’il existe toujours une décision optimale, une décision qui bat toutes les autres.

 

La première enchère au poker Hold’em

Mettons-nous dans le cadre d’un tournoi de poker avec six joueurs par table. Selon leur position, les joueurs ont des noms différents.

Les enchères de premier tour sont simples. La petite blinde (ou SB pour small blind) a misé un montant défini à l’avance et la grosse blinde (ou BB pour big blind) le double. Puis les joueurs reçoivent chacun deux cartes. Le jeton rouge « D » signifie « donneur ». Les enchères commencent.

La parole ... Lire la suite