L’assèchement du Marais poitevin


Daniel Justens

Célèbre au-delà de nos frontières, le Marais poitevin est devenu un véritable refuge pour quantité d’espèces végétales et animales : la « Venise verte » s’étend aujourd’hui sur près de cent mille hectares d’une nature verdoyante ! Mais connaissez-vous son histoire ?

Situé en Sud Vendée, entre les cités de Luçon, Fontenay-le-Comte, Niort et La Rochelle, l’actuel site du Marais poitevin ne doit que peu de choses à la nature, même si la baie de l’Aiguillon, qui en constitue l’aboutissement face à l’océan, est devenue un véritable parc naturel officiel depuis 1996.

Tout remonte à la fin de la dernière glaciation, quand une remontée générale du niveau des mers et océans a donné naissance, dans la région qui nous intéresse, au golfe des Pictons, du nom du peuple gaulois qui en occupait les rivages. Ce golfe s’est comblé progressivement par un double phénomène de sédimentation naturelle, dû à la fois aux apports de la mer et aux dépôts d’alluvions d’origines fluviales. On nomme bri le sédiment bleuâtre composé d’argile en provenance de la Gironde et de la Loire apporté par les courants marins. Il compte aujourd’hui une épaisseur d’une dizaine de mètres, constituant le sédiment de la baie de l’Aiguillon. L’envasement progressif du golfe a entraîné une diminution de l’influence océanique, balancée par les apports d’un maillage de rivières, se déversant dans la Sèvre niortaise. Le milieu s’adoucissant, les végétaux proliférèrent, donnant naissance, plus à l’est, à la formation de tourbières à partir de ... Lire la suite


références

Pascal en Poitou et les Poitevins dans les Provinciales. Marie marquis 
De Roux, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1919.
La date du voyage en Poitou (Pascal et Méré). Charles-Henri Boudhors, 
Revue d’histoire littéraire de la France 3, 1922.