
Les traductions arabo-latines en mathématiques au XIIe siècle représentent un tournant majeur dans l’histoire intellectuelle de l’Occident médiéval. Durant cette période, un vaste corpus de connaissances scientifiques, et notamment mathématiques, préservées, développées et enrichies par les savants des pays d’Islam, a été transmis à l’Europe occidentale à travers un processus intense de traduction. Ce phénomène, qui a culminé aux XIe et XIIe siècles, a permis à l’Occident de redécouvrir les trésors de l’Antiquité grecque et hellénistique tout en intégrant les avancées réalisées par les mathématiciens arabes, persans et indiens.
Le transfert des connaissances mathématiques vers l’Occident chrétien s’est principalement opéré à travers les régions de contact entre les pays d’Islam et l’Europe, comme la partie de la péninsule ibérique sous domination musulmane (connue sous le nom d’al-Andalus, voir l'article), la Sicile ou encore l’Italie du Sud. Ces territoires, alors dirigés au nom de l’Islam ou ayant des relations proches avec les pays d’Islam, devinrent des ponts culturels entre les deux civilisations. C’est dans ce cadre que de nombreux savants européens se rendirent dans les grandes villes de l’Espagne musulmane. Incontestablement, l’un des centres les plus emblématiques de ce mouvement fut Tolède, reconquise par les chrétiens ... Lire la suite