Pendant la Grande Guerre, les deux tiers des pertes furent dues à l'artillerie. Le repérage des batteries ennemies était donc important pour les faire taire par des feux de contre-batterie. Surprise : cette recherche rencontre un vieux problème de géométrie !

Jusqu’à la Guerre de 14, les canons tiraient à vue ou presque, le repérage se faisait donc à l’éclair lumineux et à la fumée sortant de la bouche à feu. L’accroissement des portées a demandé l’utilisation d’autres techniques. Mais examinons d’abord comment le repérage à l’éclair lumineux pourrait théoriquement suffire, et pourquoi il ne suffisait pas… 

Repérage visuel, repérage acoustique


L’instrument essentiel pour le repérage visuel est le théodolite, appareil permettant de mesurer des angles.

Théodolite en habits militaires. Celui-ci est toutefois postérieur à la Grande Guerre (années 1950).



Si nous disposons de deux points d’observation A et B, la lueur du tir (en T) peut être repérée par les deux angles en A et B du triangle ATB.

Connaissant la longueur AB, on peut calculer toutes les caractéristiques du triangle ABT par la trigonométrie. Comme on connaît également le triangle AMB où M est la position de l’artillerie amie, on peut calculer les angles et, ainsi que la distance MT, ce qui suffit pour régler un tir de contre-batterie destiné à mettre l’artillerie ennemie hors de combat. En fait, dès que l’artillerie ennemie se cache derrière une crête, ces calculs ... Lire la suite