La traduction automatique, un enjeu pour l'avenir


Bertrand Hauchecorne

Partie de considérations linguistiques dans l'immédiat après-guerre, la traduction automatique utilise ensuite des méthodes purement statistiques. Depuis peu est apparue une nouvelle approche basée sur les réseaux de neurones s'apparentant au fonctionnement du cerveau.

L’empire de Nabuchodonosor II était triomphant au début du VIe siècle avant notre ère. Lorsque le peuple juif y fut déporté en –597, Babylone grouillait de commerçants venus des fins fonds du Proche-Orient. La tour de Babel (nom araméen de Babylone) trônait au centre de la capitale du royaume. C’est en ce lieu où se rencontraient des gens de langues très différentes qu’est né le mythe de la langue universelle. L’intercompréhension (lorsque deux personnes communiquent chacun dans sa langue, que l’autre ne comprend pas) fut considérée dans la Bible comme un châtiment de Dieu ; elle était certainement un problème dans les échanges commerciaux.

De nos jours, de plus en plus de gens entrent en contact avec des cultures étrangères, que ce soit pour leur travail, leurs loisirs ou dans le cadre touristique. Bien sûr, le rôle prépondérant de l’anglais le désigne comme le premier vecteur linguistique entre les différents peuples, mais c’est clairement insuffisant. Que ce soit au niveau institutionnel, touristique ou commercial, le besoin de traduction entre de nombreuses langues est devenu nécessaire, sinon indispensable. Or, rien que pour les vingt-quatre langues officielles de l’Union européenne, on a besoin de 24 × 23 = 452 traducteurs différents (moitié moins s’ils peuvent traduire dans les deux sens) ! L’automatisation ... Lire la suite


références

Dossier « Mathématiques et langages ». Tangente 174, 2017.
Dossier « Mathématiques et sociologie ». Tangente 175, 2017.