Laure Saint-Raymond, prix Bôcher 2020


Élisabeth Busser

L'American Mathematical Society (AMS) vient de décerner le prix Bôcher 2020 à la mathématicienne française Laure Saint-Raymond, professeure à l'ENS Lyon et membre de l'Académie des sciences, pour ses « contributions transformatrices à la théorie cinétique, à la dynamique des fluides et au sixième problème de Hilbert ».

Dans la liste des problèmes proposés par le mathématicien allemand David Hilbert en 1900, le sixième demandait d’axiomatiser les branches de la physique où les mathématiques sont prépondérantes.

Le prix qui a récompensé la chercheuse française, et qu’elle partage avec l’Italien Camillo de Lellis (Institute for Advanced Study, Princeton, New Jersey) et l’Américain Lawrence Guth (Massachusetts Institute of Technology), a été fondé par l’AMS en 1923, en mémoire du mathématicien américain Maxime Bôcher. Il récompense tous les trois ans une publication remarquable de recherche en analyse des six années écoulées. C’est le cas pour Laure Saint-Raymond, née en 1975, qui a déjà reçu de nombreux autres prix (prix 2008 de la Société mathématique européenne, prix Ruth-Lyttle-Satter 2009 de l’AMS, prix Irène-Joliot-Curie 2011, prix Fermat 2015…). Deux de ses travaux ont cette fois été distingués plus particulièrement. L’un, en collaboration avec Thierry Bodineau (CNRS) et Isabelle Gallagher (ENS Paris), explique comment relier la dynamique de N particules rigides de rayon r et le mouvement brownien lorsque N tend vers l’infini et r vers 0. C’est précisément cette question qui est liée au sixième problème de Hilbert. L’autre, réalisé avec Anne-Laure Dalibard (Sorbonne Universités), actualise la compréhension des interactions entre la géométrie des côtes et l’écoulement océanique.