Les nombres et les mesures ont suivi au cours de l'histoire des chemins parallèles. S'il est facile d'attribuer un nombre à une longueur ou un volume, ceci devient plus difficile pour des propriétés qui ne sont pas linéaires, comme la température ou l'acidité d'une solution.

La notion de mesure se trouve à mi-chemin entre l’expérience et la théorie. Mesurer, c’est affecter un nombre à une propriété d’un objet (la longueur, le volume…), à une sensation (la température…), ou même à quelque chose d’invisible (un courant électrique…). Cependant, la définir nécessite la mise en place d’une théorie basée sur un caractère scientifique. Le choix de l’échelle, c’est-à-dire d’une origine et d’un pas (une unité), est la première étape. Aussi dans notre perception actuelle une mesure est-elle un nombre affecté d’une unité. L’erreur serait de confondre les deux notions.

 

Le maître des nombres. Guy Ferrer, 2000.

 

Grandeurs et mesures

Les Anciens distinguaient nettement la notion de « nombre » (dans leur esprit, les entiers) de celle de « grandeur ». Par ce terme, ils désignaient souvent une longueur mais aussi une aire, un volume. Euclide, sur des idées d’Eudoxe de Cnide, considérait que deux grandeurs de même nature sont commensurables si, en reportant un certain nombre n de fois la première, on pouvait la faire coïncider exactement avec la seconde reportée elle aussi un certain nombre p de fois. Nous dirions de nos jours, en prenant comme étalon la première, que la seconde mesure n/p fois la première. C’est en ... Lire la suite