Comment Archimède a quarré sa spirale


Antoine Houlou Garcia

On admire Archimède pour ses grandes découvertes. Ce que l'on connaît moins, c'est le déroulement de ses démonstrations. L'inexistence de notations mathématiques efficaces rendait les raisonnements périlleux et nécessitait beaucoup d'astuce…

Archimède est peut-être le plus grand génie des mathématiques grecques (voir Tangente 150, 2013). Ayant vécu au IIIe siècle avant notre ère, il passa le plus clair de ses jours dans sa Syracuse natale, faisant peut-être quelques voyages à Alexandrie et correspondant avec les mathématiciens de son temps pour informer la communauté scientifique de ses découvertes. On a retenu de lui le cri « Eurêka ! » ou encore la phrase « Donnez-moi un point d’appui et je soulèverai le Monde » ; ces citations sont pourtant absentes de son œuvre et ont été rapportées par des auteurs très postérieurs à lui (Plutarque et Pappus en l’occurrence). Beaucoup de travaux originaux sont en revanche conservés, dans lesquels Archimède déploie tout son génie : approximation et encadrement de π, calculs de commensurabilité sur un puzzle (le Stomachion), variations sur l’arbêlos, quadrature de la parabole, rapport des volumes d’une sphère et d’un cylindre. C’est de ce dernier résultat qu’il était le plus fier, au point de demander à faire figurer une sphère et un cylindre sur son tombeau, ce qui permit à Cicéron de le reconnaître alors qu’il avait été oublié des Syracusains. L’un des résultats qui démontrent peut-être le mieux le génie propre à Archimède est ... Lire la suite


références

 Oeuvres (tome I). Archimède, édition et traduction de Charles Mugler, Les Belles Lettres, 2002.
 Œuvres (tome II). Archimède, édition et traduction de Charles Mugler, Les Belles Lettres, 2015.