Mancala est l’appellation générique des jeux de semailles traditionnels en Afrique et en Asie. Une des variantes solitaires de ces jeux a donné une récréation mathématique aux propriétés et conséquences inattendues.

Les jeux de semailles sont universellement répandus et de plusieurs centaines de sortes. Ils peuvent varier par le nombre de rangées de trous ou coupelles dans lesquels on répartit des graines, pépins, cailloux ou coquillages, mais sont tous des jeux de stratégie combinatoire. On convient de parler de trous et de graines. Dans ces jeux, dont le plus connu en France est l’awélé, les deux joueurs sèment alternativement les graines dans les trous selon une règle bien précise. On attribue au mathématicien Édouard Lucas (1842‒1891), spécialiste de récréations mathématiques, la paternité d’une version solitaire, le Tchuka Rouma, aux nombreuses propriétés mathématiques.

 

Les bases du jeu

Le Tchuka rouma se joue avec un alignement, ou sillon, d’un nombre arbitraire de trous et d’un « grenier » appelé rouma à l’une des extrémités. Chaque trou contient initialement un nombre égal de graines. Le joueur prend toutes les graines d’un trou et les sème, une à une, dans les trous suivants, en allant vers la rouma. Si la dernière graine tombe dans la rouma, il continue ; si elle arrive dans une case non vide, il recommence à partir de ce trou ; il perd s’il atteint une case vide. Le but est de rassembler le plus grand nombre ... Lire la suite