Gödel Escher Bach
Collectif
Dunod
2000
928 pages
49 €
Gödel, Escher Bach est un classique depuis sa sortie en 1979 (1985 pour la première version française). L’auteur s’interroge sur la formalisation de la connaissance et de l’intelligence, sur le rôle de l’intuition et de la créativité, sur le langage, la conscience… Au fil de sa réflexion, on fait la rencontre des systèmes formels, de la notion d’autoréférence, de l’intelligence artificielle, du théorème d’incomplétude de Gödel, de la thèse de Church. Les questionnements, de nature logique (existe-t-il une méthode algorithmique permettant de déterminer si une assertion donnée est un théorème ?), philosophique (comment réconcilier le « logiciel » de l’esprit avec le « matériel » de cerveau ?), scientifique (les mots et les pensées obéissent-ils à des règles formelles ?) ou cognitive (quel est le noyau invariable de l’intelligence humaine ?), donnent lieu à d’intéressants développements. Parmi les aspects les plus remarquables de l’oeuvre figurent… la traduction française (la préface explique pourquoi !) et l’attention constante portée au lecteur, à travers des exercices de compréhension des notions abordées, une progression méthodique, des explications claires, des jeux de mots, des dialogues introduisant chacun des chapitres, un style agréable et de nombreuses métaphores, analogies, images, correspondances ou associations d’idées. La musique de Bach, les oeuvres graphiques d’Escher, la physique, la génétique et le bouddhisme zen sont autant d’univers mis à contribution pour illustrer les aspects techniques du propos. Près de trente ans après sa sortie, l’ouvrage n’a rien perdu de sa pertinence, même si certains aspects mériteraient une mise à jour (le dernier théorème de Fermat a été démontré, le génome humain a été séquencé, les preuves formelles sont couramment utilisées en mathématiques…).