Évariste, il s’agit bien sûr de Galois, ce mathématicien prodige disparu à 20 ans en duel et dont les découvertes constituent l’ébauche de la théorie des groupes (voir Tangente 142 et Tangente SUP 60, 2011). On sait peu de choses sur sa vie. L’auteur a pris le parti d’élaborer un récit, sur un ton enflammé, dans le tempo du destin de son héros, dans lequel l’imagination comble les points d’ombre de la courte et tumultueuse existence qu’il relate. Que celui qui attend des mathématiques ferme tout de suite ce livre ; l’auteur ne s’y intéresse absolument pas. On sait seulement qu’Évariste se sent porté par la mission de délivrer une théorie qui révolutionnera les mathématiques.
Le style est résolument relâché, parfois un peu déjanté, avec des phrases courtes et incisives, pour accompagner l’idée qu’il se fait du personnage. Quelques tableaux historiques sont relatés de manière vivante, voire fougueuse, comme celui des Trois Glorieuses ; en fait non, c’est celui de Delacroix, la Liberté guidant le peuple, que nous dépeint l’auteur avec passion. De l’histoire d’amour, du duel, l’auteur avoue qu’il ne sait rien ; il construit à sa manière un déroulement digne de son héros, qui nous fait vibrer jusqu’au bout.
On ne peut rester indifférent à cet ouvrage en vingt chapitres, comme le nombre d’années vécues par Galois, écrit par un jeune auteur qui par son inventivité et sa verve concourt à renforcer la légende de Galois.