Histoire du pendule
Robert Signore
Vuibert
2011
144 pages
14.9 €
Il existe des objets qui sont devenus plus qu’eux-mêmes, des modèles phares que nous retrouvons dans de nombreux domaines de la physique. Leur équation est simple et divers phénomènes sont régis par les mêmes relations ayant les mêmes solutions ; une fois le travail fait dans une discipline, la transposition est facile ailleurs. Tel est le cas du pendule. Comme l’écrit Robert Signore : « le mouvement pendulaire devint l’archétype du mouvement oscillatoire harmonique, omniprésent dans la physique. »
Lisez ce livre propre, très clair, sans les cuistreries des exégètes historiens des sciences, rhéteurs de salon qui polluent les cercles académiques. Le style de l’auteur est simple, précis et on ressort de ce livre avec les idées en ordre.
Et puis on y apprend une belle et triste histoire, la découverte ratée par Galilée de la rotation de la Terre grâce à la rotation du pendule, démonstration qui sera faite par Foucault en 1851, deux siècles après la note dans le journal de Vincenzo Viviani… disciple de Galilée. Viviani écrit dans son journal, vers 1660, que les pendules qui oscillent suffisamment longtemps voient leur plan d’oscillation tourner lentement, mais personne ne fait le lien avec la rotation de la Terre. Au contraire, Viviani, comme son maître Galilée, recommande l’utilisation du pendule bifilaire pour éliminer ce phénomène parasite gênant… Précaution dramatique : on imagine Galilée expliquant par la rotation du lustre de la cathédrale de Pise la rotation de la Terre au cardinal Bellarmin ! Le cours de l’histoire aurait peut-être été changé…