Ce que disent les choses (Quand Henri Poincaré écrit pour les enfants)
C Gérini
Hermann
2010
124 pages
21 €
Savoir que Henri Poincaré a écrit pour vulgariser la science à des adolescents a quelque chose d’encourageant. L’origine de ses écrits a été une revue scientifique hebdomadaire, Au seuil de la vie, éditée par Hachette en 1910–1911 et destinée aux élèves des écoles primaires supérieures (l’équivalent de nos collèges, ces élèves ayant déjà obtenu le certificat d’études primaires). Les textes de trois académiciens des sciences, Henri Poincaré, Edmond Perrier (biologiste) et Paul Painlevé (mathématicien et physicien), ont ensuite été réunis dans un petit livre intitulé Ce que disent les choses, publié par Hachette en 1912. Ces textes évoquent les « leçons de choses » alors en vogue. L’école de Jules Ferry prône en effet dès cette époque l’apprentissage par l’expérience directe des enfants. On y évoque les astres, la chaleur et l’énergie, l’électricité et la gravitation. Un chapitre s’intitule par exemple « En regardant tomber une pomme ». Cette édition reprend vingt articles des trois académiciens en facsimilé de l’édition de 1912 (104 pages). Christian Gérini reprend ensuite les cinq articles écrits par Henri Poincaré, les commente et les analyse, en fonction du public visé, à savoir des adolescents en fin de scolarité obligatoire. Christian Gérini est un historien des mathématiques, spécialiste du XIXe siècle. Il ajoute en annexe deux textes de Raymond Poincaré (1860–1934), homme politique et cousin d’Henri Poincaré (Raymond Poincaré sera président de la République de 1913 à 1920). Ces textes qui datent d’un siècle et qui évoquent les valeurs de l’école de la République pourraient presque être d’actualité. La préface d’Alexandre Moatti replace ces articles dans le contexte de leur époque. Ce petit livre captivera les scientifiques, les historiens des sciences, mais aussi les pédagogues et tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin aux sciences de l’éducation.