L’auteur nous invite à une visite graphique de l’infini, dans l’intention « d’offrir des vues claires de la plus remarquable des créatures mathématiques » et va, dans son ouvrage, à la rencontre des mathématiciens qui se sont confrontés à cette notion protéiforme, d’Archimède à Mandelbrot. L’idée est d’associer, à chaque page, un concept à un personnage,
avec le souhait de clarifier des notions parfois complexes comme l’infini dénombrable (ou non) ou l’analyse non standard. Si la clarification attendue n’est pas toujours au rendez-vous, on trouve néanmoins de belles fulgurances, comme la description des preuves de Cantor, celle de la dénombrabilité des rationnels et celle de la non-dénombrabilité
des décimaux entre 0 et 1. On peut ne pas apprécier le joyeux désordre de la présentation (où toutefois la chronologie est respectée). On peut ne pas aimer dans les dessins les têtes des personnages souvent surdimensionnées et les styles graphiques (reproductions et dessins au trait entremêlés). On peut apprécier moyennement les libertés prises avec l’histoire, celles de l’invention du zéro ou des logarithmes par exemple, regretter aussi certains silences de taille, sur des acteurs incontournables comme Pascal, Descartes, Hegel et Kant. Il reste que le livre foisonne d’enseignements souvent bienvenus.