Ces savants qui ont eu raison trop tôt (poche)
L LEMIRE
Tallandier
2015
257 pages
9.5 €
En journaliste de talent, Laurent Lemire a mené une enquête minutieuse qui redonne leur juste place à vingt savants dont les découvertes ont été ignorées car survenues… trop tôt ! De nombreuses raisons peuvent expliquer ce paradoxe apparent : incompréhension ou obscurantisme des contemporains, rejet pour des motifs sociaux ou religieux, discrétion excessive qui empêche le savant de protéger ou de promouvoir ses découvertes dont il n’envisage pas nécessairement toutes les conséquences et applications, absence de crédibilité argumentée à divers titres par des commentateurs.
Certains restent encore dans l’anonymat, tel le mathématicien André Bloch (1893–1948), qui poursuivit ses travaux sur la géométrie anallagmatique alors qu’il était interné, comme névropathe, dans un asile d’aliénés. Reconnu de son temps par ses seuls pairs, les applications de ses travaux sont maintenant nombreuses en physique et aérodynamique.
D’autres précurseurs sont cependant restés célèbres, parce que leur champ de recherche ou d’activité s’étendait bien au-delà de la découverte restée dans l’oubli. C’est le cas de Léonard de Vinci, trop secret, trop universel pour être compris comme savant, caché peut-être par l’artiste. Les siècles qui suivirent n’ont cessé de découvrir, au sein de six mille feuillets cryptés, le génie foisonnant de l’inventeur des planches anatomiques, lesquelles ne seront exploitées que trois siècles plus tard. Nicolas Copernic (1473–1543) est connu pour tous ses travaux d’astronomie. Mais, trop en avance sur les croyances de son époque, il fut obligé de dissimuler dans un de ses ouvrages l’affirmation risquée que la Terre était une planète. C’est Kepler qui en endossera la paternité.