Écrit plus particulièrement à l’attention des collégiennes et des lycéennes, le livre traduit exactement le triple défi de la vie de Sophie Germain. D’abord, étudier la mathématique seule et sans fréquenter l’école, qui plus est en pleine époque révolutionnaire, où la documentation et les sorties étaient limitées pour finalement prendre la « résolution héroïque », selon le mot du journaliste Hippolyte Stupuy, de se donner entièrement à cette science. Ensuite, se confronter à la théorie des nombres, et particulièrement au théorème de Fermat, dont on sait la difficulté de la démonstration et le temps qu’on a mis pour y parvenir, puis tenter de dominer la théorie des surfaces élastiques en vue de concourir à un prix de l’Institut de France et même publier des considérations philosophiques sur « l’état des sciences et des lettres ». Enfin, last but not least, être une femme et conquérir sa place dans le monde des savants, ce qu’elle ne put faire que grâce au subterfuge… de se faire passer pour un homme ! Tous ces obstacles, Sophie Germain a su, plus ou moins vite, plus ou moins bien, les surmonter, et le livre, écrit entièrement à la première personne, rend bien compte des doutes et des difficultés, de la solitude aussi, de cette femme remarquable.