C’est le récit autobiographique d’une jeune enseignante de philo qui plaque tout pour aller étudier l’enseignement des maths en chinois. L’auteure raconte ses difficultés, elle qui tente d’assumer ses choix de vie radicaux. Ce qu’elle réussira, d’ailleurs. Au-delà d’un passage en revue des obstacles que connaissent les thésards du monde entier, du dépaysement subi dans un environnement et une culture complètement différents, du au jonglage avec la vie de famille qu’elle se construit en parallèle de ses études (elle accouche pendant la période des examens), l’intérêt du livre réside dans le récit intimiste de la découverte d’un mode de pensée assez déroutant pour un Occidental. Si les théories mathématiques étudiées sont les mêmes, la manière de les appréhender diffère subtilement. Les conséquences sur les méthodes d’apprentissage sont telles que l’auteure doit « réapprendre à penser ». Ce processus, qu’elle réussit à regarder de l’extérieur, sans doute grâce à ses connaissances en philosophie, est esquissé dans le livre. On ne peut que regretter que cette partie n’ait pas été développée davantage. Peut-être dans un prochain ouvrage ?