Paris, milieu des années 2010. Hugo, un jeune mathématicien français spécialiste de Gaspard Monge (1746–1818), obtient un poste d’enseignant-chercheur au Caire, en Égypte. Peu après son arrivée, il va faire une découverte étonnante : une inscription géométrique dans un temple aujourd’hui fermé au public laisserait entendre, correctement interprétée, que les anciens Égyptiens avait la connaissance de trois cents décimales de π. Dès lors, Hugo et l’une de ses étudiantes, Safira, vont se trouver pris dans un engrenage administratif et diplomatique qui les dépasse. Leurs péripéties vont les conduire de l’Institut des mathématiques du Caire à l’Académie des sciences de Paris.
Après un très beau premier roman, fouillé et documenté, sur fond d’enquête dans un laboratoire spécialisé dans la maladie d’Alzheimer (les Chants d’amour aux lèvres des statues, Beaurepaire, 2018), l’auteur nous entraîne cette fois sur les traces de Pharaon dans l’Égypte ancienne, et sur celles de Monge lors de la campagne menée par le général Bonaparte. Hier comme aujourd’hui, le savoir et le pouvoir s’y trouvent intimement mêlés.
Tout est crédible dans ce roman grand public haletant, même si les plus tâtillons déploreront une méconnaissance de l’auteur des méthodologies modernes en vigueur en histoire des sciences. Cerise sur le gâteau, les nombreuses références mathématiques qui émaillent le texte (de la géométrie descriptive à Roger Penrose en passant par la fleur de vie, représentée en filigrane sur la couverture) réjouiront les amateurs de géométrie.