Dans ce roman de Nathalie Azoulai, la « fille parfaite » est en fait un duo : Adèle Prinker la matheuse, Rachel Deville la littéraire. Dès le début du récit, on apprend le suicide d’Adèle… C’est Rachel qui écrit, qui se souvient, qui raconte cette relation si spéciale, cette amitié presque passionnelle.
L’opposition entre mathématiques et lettres, entre la scientifique et la littéraire, cristallise ce qui oppose les deux amies. Pourtant, au-delà de cette dichotomie simpliste, leur amitié se nourrit d’une complicité intellectuelle indéniable. Adèle, issue d’une famille d’ingénieurs, se délecte des conversations à la table des Deville, de l’étendue de la culture qui s’ouvre à elle. De son côté, Rachel apprend des mathématiques… et fini par s’en éloigner. La relation de rivalité que cela engendre avec son amie ne lui convient pas.
Ce roman est l’enquête de Rachel sur le suicide de son amie. Les mathématiques y symbolisent un regard froid sur le monde. Pourtant, l’écriture de Nathalie Azoulai leur donne aussi une place singulière et assez rare en littérature, elle utilise des mots, des images, qui résonneront sûrement avec la sensibilité des lecteurs et lectrices de Tangente.