Autour du mystère pythagoricien

Anne Boyé



Lettre à Marcella précédé de Vie de Pythagore

Porphyre
Flammarion
2023
256 pages
13 €

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Deux textes, qui ne nous ont pas été transmis dans leur intégralité, sont réunis ici, comme témoignage du renouveau du platonisme à l’époque de Porphyre (234‒305) ; c’est le premier qui nous intéresse (le second, la Lettre à Marcella est un texte de pure philosophie).

Environ huit siècles séparent la Vie de Pythagore de Pythagore lui-même. La richesse, au-delà de la traduction de ce petit texte de trente pages, repose sur la présentation à la fois de l’auteur (Porphyre), du contexte historique et philosophique, et aussi de l’ensemble des notes, qui compte un nombre de pages plus de deux fois supérieur. Porphyre rapporte que « de Pythagore lui-même ne reste aucun écrit ». À travers la légende contée ici, à travers les prodiges réalisés par Pythagore, doué de qualités exceptionnelles, presque surhumaines, ce qui émane ici c’est avant tout la philosophie (Pythagore aurait inventé le mot), le manuel de vie, qu’il cultive, qu’il enseigne à ses disciples, les « mathématiciens », ceux qui ont le savoir. Les femmes apparaissent en pointillés : une association de femmes se serait constituée autour de Pythagore, parmi lesquelles Théano. Quant aux nombres, ils auraient servi à transmettre par le discours les principes premiers difficiles à concevoir, comme les lettres sont des caractères qui servent à représenter les éléments véritables (les sons).

Nous l’attendons, mais « notre » théorème, dit « de Pythagore », est à peine mentionné, quand il lui arriva de sacrifier un bœuf (en pâte, car il respectait absolument les animaux), « lorsqu’il eut découvert que le carré de l’hypoténuse du triangle rectangle était égal à la somme des carrés de ses côtés ».

La lecture, un peu érudite, ne s’adresse pas à un grand public mais apporte une foule de connaissances sur tout le mystère pythagoricien.

 

 



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