Pierre Boulez, la mathématique et la gloire


Élisabeth Busser

« La musique est une pratique cachée de l'arithmétique, l'esprit n'ayant pas conscience qu'il compte » disait Leibniz. Pierre Boulez, décédé le 5 janvier, à la fois chef d'orchestre, compositeur et pédagogue de la musique et de la composition musicale, a révélé au monde entier la face cachée de « sa » musique, où les mathématiques sont gravées en filigrane.

Un héritier exigeant

Héritier d'Arnold Schönberg, le créateur de la musique sérielle, où l'élément fondamental est une suite de douze sons associés aux notes de la gamme tempérée (do, do#, ré, ré#, mi, fa, fa#, sol, sol#, la, la#, si) et codés de 0 à 11, nombres sur lesquels on opère de véritables transformations, permutations, translations ou symétries, Pierre Boulez gardera dans sa musique une trace de ses études mathématiques. Lui que ses amis traitaient parfois de « compositeur algébrique » fera du sérialisme un principe essentiel de la création musicale. Ses théories prendront tout leur sens avec la composition musicale assistée par ordinateur.

Il va toute sa vie relever le défi de composer, jouer et faire jouer de la musique de son siècle. En rupture totale avec l'harmonie classique, il reste toute sa carrière disciple fervent de la seconde école de Vienne (la première étant celle de Mozart et Haydn), celle d'Arnold Schönberg, d'Alban Berg et d'Anton Webern. Sa rigueur et son exigence n'ont que peu d'égal dans le monde de la composition.

 

 

Troisième sonate pour piano, la musique en couleurs de Boulez : en vert, les Points, en rouge les Blocs. Points et Blocs se jouent en alternance, au gré de la ... Lire la suite gratuitement


références

Maths et Musique. Bibliothèque Tangente 11, 2010.