Raymond Smullyan (1919?-?2017)


Gilles Cohen

Mathématicien éclectique, Raymond Smullyan, disparu en juin dernier, était surtout connu du grand public pour ses livres de récréations mathématiques autour de la logique.

 

Le théorème d'incomplétude de Gödel est un des résultats les plus difficiles à comprendre ? C'est ce que chacun pensait, tant qu'il n'avait pas lu les œuvres de Raymond Smullyan. Ce logicien de génie, qui vient de disparaître à l'âge de 98 ans, a fait jouer ses lecteurs autour de la logique, tout au long de livres aux titres révélateurs : Quel est le titre de ce livre ?, Le livre qui rend fou, Ça y est, je suis fou !, et bien d'autres… publiés en français par Dunod, qui les a même regroupés dans une compilation. Chose inouïe, à l'issue des démarches de résolution des problèmes, le lecteur s'approprie la démonstration du théorème de Gödel !

 

Magicien, musicien, philosophe, astronome, joueur d'échecs, logicien… Smullyan excellait dans chacune de ses passions (jusqu'à publier des livres ou enregistrer des morceaux de piano). Mais c'est avec la dernière qu'il avait constitué une communauté d'admirateurs qui ne manquait aucun de ses casse-tête, totalement inventés ou modelés à partir de problèmes connus revisités. 

 

Les personnages qu'il a créés ont d'ailleurs, ensuite, inspiré un grand nombre d'auteurs de jeux de logiques. C'est le cas de l'inspecteur Craig, sorte de Sherlock Holmes qui confond les meurtriers grâce aux mathématiques, ou encore les Purs (qui disent toujours la vérité), les Pires (qui mentent toujours) et les Versatiles (imprévisibles). 

 

Ces derniers, qui font l'objet des extraits que vous pouvez lire en cliquant ici, ont d'ailleurs inspiré la bande dessinée Œdipeland, publiée par Gérard Cohen-Zardi aux Éditions POLE.