Destins tardifs vers les mathématiques


Bertrand Hauchecorne

Rares sont les mathématiciens parvenus tardivement à leurs premiers résultats fondamentaux. Pourtant, des exemples existent, même parmi les savants les plus célèbres. Les raisons de cet aiguillage vers la reine des sciences à un âge mûr sont diverses, comme le montrent les parcours de Cardan, Napier ou Weierstrass.

C’est avec une admiration immense que l’on aime à citer des mathématiciens prodiges ayant démontré très jeune de superbes résultats. Évariste Galois, bien sûr (voir notre hors-série 82, 2022), mais aussi Blaise Pascal, Alexis Clairaut et d’autres encore.

Certains se sont découverts mathématiciens après des études ou une formation concernant un tout autre domaine. C’est le cas de d’Alembert, qui publie en mathématiques après des études de médecine, ou de Leibniz, qui commence des travaux en mathématiques après sa rencontre avec Huygens à Paris. Cependant, dès 24 ans, le premier entre à l’Académie des sciences, suite à l’envoi de plusieurs articles scientifiques, et le second commence à concevoir la théorie de l’intégration dès 26 ans. L’un comme l’autre ont poursuivi des recherches tardivement.

Plus rares sont les savants qui ont produit leurs premiers travaux à un âge, sinon avancé, du moins ayant passé la quarantaine, l’âge canonique de l’Église. En voici quelques-uns, dont le nom nous est tous connu.


Cardan, la médecine et les équations

Jérôme Cardan (1501—1576).


L’Italien Jérôme Cardan s’est probablement intéressé aux mathématiques assez tôt, mais c’est en médecine qu’il se forme. Il entame une carrière de médecin de ... Lire la suite