Les secrets de la pascaline


Jean-Jacques Dupas

L’usage des calculatrices électroniques, aujourd’hui intégrées aux téléphones, a fait oublier les merveilles mécaniques qui les ont précédées. À seulement 19 ans, Blaise Pascal développe la première machine à calculer et subjuguera ses contemporains après d’âpres essais pour perfectionner son invention.

En 1642, le cardinal de Richelieu nomme le père de Blaise surintendant de Haute-Normandie, ce qui conduit ce dernier à exécuter de nombreux et fastidieux calculs. Blaise a l’idée de concevoir une machine pour aider son père : éviter les erreurs lui supprimerait de longues et pénibles vérifications. Si le recours à une machine à calculer nous est aujourd’hui familier, l’idée d’un calcul mécanisé est une nouveauté à l’époque de Pascal. En 1645, il présente sa première machine, après trois ans de travail et une cinquantaine de prototypes réalisés par des horlogers de Rouen. Sa machine permet d’effectuer des additions et des soustractions.

 

Des modèles adaptés devenus rares

Dès la conception, Pascal prévoit de rendre chaque chiffre aussi indépendant que possible des autres afin que sa machine puisse accueillir autant de décimales que nécessaires. Il conçoit également un mécanisme qui soit opérationnel en base 10 comme en base 6, 12 ou 20. En effet, à cette époque, une livre se divisait en vingt sols, un sol en douze deniers ; de même, une toise comptait six pieds et un pied douze pouces, un pouce se divisant lui-même en douze lignes.

À partir de 1649, Pascal adopte une vraie démarche industrielle en cherchant à réduire les ... Lire la suite


références



Instruments scientifiques à travers l’histoire. 
Sous la direction d’Élisabeth Hébert, Ellipses, 2004.


Pascal, le calcul et la théologie. Dominique Descotes, 
Les génies de la science 16, 2003.