Dans les Andes, les tisserandes d’époques parfois très lointaines réalisent des motifs très variés et en même temps nettement apparentés. Une partie du langage commun à ces textiles peut être comprise grâce aux mathématiques.

De la côte du Pérou et du nord du Chili en passant par les hautes terres boliviennes et péruviennes, les tisserandes ont une méthode commune pour organiser les fils à la surface des étoffes en les comptant selon divers rythmes. Cette façon de procéder a un impact non seulement sur la texture ou la qualité de la surface des tissus, mais aussi sur la construction des motifs et, par conséquent leurs formes. 

Comme tous les autres, les tissus andins sont fabriqués à partir de fils de chaîne qui sont tendus sur un métier à tisser, et de fils de trame qui sont progressivement introduits perpendiculairement entre les premiers, de bas en haut. Le métier andin de base est équipé d’un rang de lisses et d’une barre d’écartement qui permettent de séparer les fils impairs et pairs (voir schéma ci-dessous). C’est au croisement de ces deux groupes de fils que les tisserandes procèdent à leurs comptages.

 

 

 

Les armures de base

Avec un tel métier à tisser, l’armure (c’est-à-dire le croisement des fils de chaîne et de trame) la plus simple à réaliser est la toile dans laquelle la trame passe alternativement sous les fils impairs (dans un ... Lire la suite


références

Highland Complementary-Warp Weaving and the Lima Style in the Central Coast of Peru, ca. 200-650 C.E. Sophie Desrosiers, Textile Society of America Symposium Proceedings, 2014 (digitalcommons.unl.edu/tsaconf/917).