Véritable laboratoire politique, le siècle de Cauchy voit une succession de régimes politiques très différents se succéder en France. Dans ce contexte changeant, le légitimiste Cauchy ne manque pas de courage pour défendre ses idées. Il n’en demeure pas moins toujours attaché à la science, y compris pour venir en aide à des régimes qui ne lui plaisent guère.

Né dans une monarchie absolue, Cauchy grandit dans une monarchie constitutionnelle, puis sous la Première République et le Premier Empire. Sa jeunesse se déroule pendant la Restauration, avec l’intermède des Cent-Jours. N’admettant pas la chute des Bourbons, il vit un exil de plusieurs années avant de revenir en France sous la monarchie de Juillet. Il connaît ensuite la Deuxième République et le Second Empire.

Durant toute sa vie de savant il est impliqué dans les grandes institutions de son temps : École du Panthéon, lycée Napoléon, École polytechnique, École des ponts et chaussées, Académie des sciences, Collège de France, Bureau des longitudes et enfin Faculté des sciences de Paris. Or, loin d'être des tours d’ivoire, ces institutions sont régulièrement impactées par ces changements de régimes, qui affecteront la carrière de Cauchy même bien après que celui-ci se soit imposé comme l’un des grands mathématiciens de son époque.

 

L’épisode du Bureau des longitudes

Ainsi en est-il de son élection au Bureau des longitudes. Sans surprise, en 1843, tous les membres du Bureau s’accordent sur le caractère incontournable de la candidature de Cauchy. Seul problème : celui-ci refuse de prêter serment au Roi, ce qui est pourtant une obligation légale. Dans sa séance du 15 novembre, le Bureau ... Lire la suite


références

Une ingénierie politique. Augustin Cauchy et les élections du 23 avril 1848, Olivier Ihl, Genèses 49, 2002.
Quelques souvenirs d'un étudiant jésuite à la Sorbonne et au Collège de France (1852-1856), Michel Jullien, 
Études 48e année, 1911.