Itinéraire d’un non-mathématicien


Frédéric Morneau-Guérin

Bien qu’il soit connu pour ses mathématiques récréatives et son travail de vulgarisateur, Martin Gardner n’a étrangement jamais suivi de cursus dans cette discipline. Voici les surprenantes étapes de son parcours atypique.

C’est à Tulsa, en Oklahoma, le 21 octobre 1914 que vient au monde l’homme qui sera un jour qualifié de « meilleur ami que les mathématiques aient jamais eu » et à propos duquel on dira qu’il a transformé tant de jeunes innocents en professeurs de mathématiques et des milliers de professeurs de mathématiques en jeunes innocents.

Fils d’une enseignante initiée à la méthode Montessori et à la vibrante foi méthodiste, ainsi que d’un docteur en géologie s’étant fait prospecteur de pétrole indépendant, installés dans le Kentucky (État-Unis), Martin Gardner est, de son propre aveu, un enfant brillant, mais insuffisamment stimulé sur le plan intellectuel à l’école. 

 

Les années de formation

Il aurait pu en venir à développer un mépris des choses de l’esprit sans les encouragements de son enseignant de physique, un certain M. E. Hurst. Ce dernier le prépare intellectuellement et l’incite à embrasser une carrière scientifique. Le jeune Gardner en vient à ambitionner de rejoindre le laboratoire du physicien nobélisé Robert Andrews Millikan au California Institute of Technology. Or, à cette époque, nul ne peut entrer à Caltech sans avoir d’abord consacré au moins deux années à l’étude des sciences.

Afin de satisfaire à cette condition d’admission, Gardner s’inscrit à l’université de Chicago, ... Lire la suite


références

Martin Gardner : vulgarisateur et passeur culturel extraordinaire. Frédéric Morneau-Guérin, Bulletin AMQ, vol. 62 n°2.

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