Ce livre s’inscrit dans la mouvance de réhabilitation des mathématiques aux yeux du grand public qu’elles terrorisent depuis toujours. Dix contes distrayants et sympathiques à défaut d’être réellement enthousiasmants démontrent au lecteur que l’on peut s’amuser avec les maths (par des tours de cartes ou la résolution d’énigmes), que la logique peut faire basculer un verdict judiciaire, ou que certains modèles permettent de satisfaire plus d’électeurs lors d’un vote. C’est bien écrit, agréable à lire, l’auteur ne présente pas les mathématiques comme la discipline suprême à côté de laquelle les sciences humaines font figure de divertissement pour cerveaux faibles. Au contraire, il les intègre parmi d’autres disciplines – telles la littérature, l’histoire ou la philosophie –, nous permettant de mieux appréhender le monde, refusant d’en faire une doctrine préexistante accessible aux seuls initiés.
Mais quelle est la cible de cet ouvrage ? S’il s’agit d’adultes rétifs aux maths, le but ne sera pas atteint par ce recueil d’anecdotes certes divertissantes mais un peu naïves. On imagine plutôt un public adolescent, qui apprécierait mieux les cours donnés au lycée en découvrant les maths sous un jour moins sévère.
