Genèse de l'arithmétique politique
Petty William
Slatkine Editions
2017
194 pages
45 €
Depuis l’édition de Dussauze et Pasquier datant de 1905 et proposant une traduction vieillissante et avec quelques erreurs, il manquait une version scientifique moderne des œuvres de William Petty (1623–1687). C’est à ce besoin que répond fort bien la traduction de Sabine Reungoat, très précise et agréable à lire. L’introduction qu’elle propose permet également de cerner brièvement, pour le lecteur néophyte, la vie et l’œuvre de Petty ainsi que quelques éléments concernant sa réception, notamment en France. À ce titre, il eût pu être intéressant de l’étoffer en citant plus en détail l’article « Arithmétique politique » rédigé par Diderot dans l’Encyclopédie ou en reprenant celui de Grivel dans l’Encyclopédie méthodique, ou encore quelque lettre de l’abbé André Morellet à Petty pour montrer que cette réception ne fut pas exempte de critiques.
Le point fort de l’ouvrage est qu’il offre à lire non pas seulement l’Arithmétique politique (1676) mais également le Traité des taxes et contributions (1662) ainsi que le Verbum Sapienti (1665), œuvre dans laquelle Petty estima pour la première fois ce que l’on appellerait aujourd’hui le « produit intérieur brut ». Grâce à ces trois textes, on comprend l’évolution de la pensée de l’auteur et on trouve effectivement la genèse de l’arithmétique politique en tant que discipline.
