Avantages et inconvénients du numérique en musique


Daniel Justens

L'introduction du numérique dans les arts fut une véritable révolution. En musique, cette révolution fut multiple.

D’une part, le numérique ouvrait les portes à de nouveaux sons et à de nouveaux paradigmes en termes de composition. D’autre part, le passage de l’enregistrement analogique à l’enregistrement numérique bouleversait tous les standards en usage, ouvrant la voie à de nombreux amateurs ou auto-producteurs. Le mixage fut surtout facilité par la matérialisation visuelle des sons grâce aux interfaces graphiques livrant un véritable découpage chirurgical que l’ouïe ne permettait pas. Même la musique symphonique fut révolutionnée, les enregistrements mono-analogiques étant remplacés par des multi-pistes autorisant le re-recording et faisant disparaître les signatures sonores des lieux d’enregistrement mythiques, tout pouvant être retravaillé digitalement.

Mais il y a plus. Le caractère exceptionnel des artistes faisant l’originalité et l’authenticité de leurs créations a cessé d’être une condition nécessaire à l’enregistrement ! Des logiciels correcteurs, comme Auto-Tune par exemple (Antares Audio Technologies, 1997), permettent d’ajuster à une séquence prédéfinie la hauteur des sons des chanteurs qui chantent faux, évitant ainsi de multiples enregistrements successifs.

Alors ? Le numérique est-il le graal dont rêvaient tous les ingénieurs du son ? C’est en tout cas devenu un medium permettant de tromper facilement des millions de fans encensant des artistes médiocres.