Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, l’algèbre s’est résumée à la résolution des équations algébriques. Les pages de cette algèbre-là se sont refermées avec les travaux d’Abel et ceux de Galois. Avant eux, à quelles questions s’intéressait-on ? Quels problèmes pouvait-on espérer résoudre ?

Pourquoi s’escrime-t-on à l’école avec ces fameuses « équations du second degré » et leur discriminant « delta » ? C’est que durant des siècles les savants ont cherché à résoudre des équations algébriques, pensant qu’il devait exister des formules générales pour les obtenir à partir des différents coefficients. Avec le degré 2, ils semblaient bien partis. Mais voilà, la réalité mathématique ne se plie pas toujours à nos désirs…

Est dite algébrique une équation où n’interviennent que des puissances entières de l’inconnue, pondérées par des coefficients. Avec nos notations modernes (voir encadré), une telle équation de degré n s’écrit anxn + an 1xn1+ … + a1x + a0 = 0, où les coefficients an , an 1a1 et a0 sont des nombres réels, avec an non nul. 

Ainsi, x3 − 3x2 + 4x − 1,34 = 0 est une équation algébrique de degré 3. De même, x7 − πx + 1 = 0 en est une de degré 7, alors que x2 + x − sin(x) = 0 et x 2/3 – 3 = 0 n’en sont pas.

 

De l’intérêt d’une notation

L’écriture d’une expression algébrique comme x2 + 2+ 3 nous paraît totalement naturelle. Mais il a fallu du temps pour arriver à cette forme qui nous semble élémentaire. Du temps de Diophante d’Alexandrie (avant le IIIe siècle), on la notait ΔYα ... Lire la suite


références

• Histoire des équations algébriques. Norreddine Mahammed, Diderot, 1998.
•  La formule secrète. Fabio Toscano,Belin, 2011.