Heptadécagone : le vrai et le faux


Élisabeth Busser

La théorie affirme qu’il est possible de construire, avec les seuls règle et compas, un polygone régulier à dix-sept côtés, un heptadécagone. Mais rien n’est précisé pour sa construction, qui est loin d’être immédiate.

Euclide a établi sa géométrie à partir de la règle et du compas et pensait que tout nombre pouvait être construit avec ces seuls instruments. Une longue recherche des nombres effectivement constructibles s’engage alors, qui n’aboutira qu’au XIXe siècle avec les travaux de Pierre-Laurent Wantzel (1814-1848).

En 1837, ce dernier démontre, en particulier, la réciproque d’un théorème de Carl-Friedrich Gauss (1777-1855), publié en 1801 dans ses Disquisitiones arithmeticae, qui stipulait que « si n = 2k pp2pq, avec k ou q éventuellement nuls, où les pi sont des nombres de Fermat distincts, le polygone régulier à n côtés est constructible à la règle et au compas », sachant qu’un nombre de Fermat est un nombre premier de la forme 

 

Une construction exacte selon Gauss

Ce théorème à la double paternité est dit « de Gauss-Wantzel ».

Puisque la médiatrice d’un segment est constructible (sous-entendu à la règle et au compas), on peut toujours doubler le nombre de côtés d’un polygone. Les premiers nombres de Fermat étant F0 = 3 et F1 = 5, on peut donc construire les polygones réguliers à 3, 4, 5, 6, 8, 10, 12, 15, 16 côtés.

Le suivant est l’heptadécagone à F2 = 17 côtés dont Gauss a proposé, en 1796, ... Lire la suite