Des joueurs et joueuses de toutes les planètes se retrouvent assemblés pour cette grande occasion qui va voir s’affronter à l’Institut intergalactique aussi bien des Grands Maîtres que des amateurs, les parties s’équilibrant naturellement en fonction des victoires et des défaites de chacun.
C’est au proviseur Lambda que revient l’honneur de prononcer la phrase fatidique qui lance chaque tournoi : « Les Noirs appuient sur la pendule et les Blancs jouent ! » Aussitôt retentissent les premiers claquements des pendules actionnées par les joueurs blancs à l’issue de leur coup. Chaque joueur a un temps limité à quinze minutes, qui est décompté sur la pendule lorsque vient son tour, un coup joué rapportant trois précieuses secondes supplémentaires.
Alpha et Epsilon parcourent les allées où fument les neurones afin d’observer les parties. Epsilon est une bonne joueuse, mais sa timidité l’a empêchée de s’inscrire au tournoi. Alpha a consulté les règles officielles du jeu pour comprendre comment se meuvent les pièces. Il pense pouvoir reconnaître un mat en un coup, c’est-à-dire une position où le joueur actif peut effectuer un mouvement qui mettra le roi adverse en prise sans échappatoire possible. Les meilleurs joueurs, quant à eux, savent anticiper quinze ou vingt coups…
« Mais c’est le professeur Phi ! » s’exclame soudain Alpha en avisant leur prof de mathémagie attablé devant une entité gazeuse bleutée de la planète C-Tro-Minion. « Il a les blancs… et il semble mal parti, les Noirs ont une pièce de plus ! »
Epsilon considère l’échiquier avec le même froncement de sourcils que le professeur Phi. Elle finit par murmurer : « Si les Blancs font un certain coup, ils sont sûrs de remporter la partie ! »
Cher lecteur, si les échecs n’ont aucun secret pour vous, vous pouvez essayer de trouver les coups gagnants (mat en 11 !). Sinon, suivez la partie avec Alpha (et un échiquier physique ou en ligne à vos côtés) pour répondre à des questions plus simples.
Un sacrifice payant
Alpha, qui est loin de s’y connaître suffisamment, se contente d’observer la partie avec les commentaires qu’Epsilon lui chuchote à l’oreille. Les Blancs finissent par pousser le fou F2 en D4. Le roi noir est en échec, il est obligé de bouger en G8. Le fou F3 attaque en D5. Les Noirs ont deux possibilités pour parer l’échec.
Cher lecteur, voyez-vous quel serait le plus mauvais coup ?
Le roi noir bouge en F8. Les Blancs enchaînent avec un échec en mettant le fou en C5. Le roi s’enfuit en E8 mais est rattrapé par le fou en F7. Il n’a pas d’autre choix que de passer en D8. Sur une nouvelle attaque, le fou blanc prend le cavalier noir en B6 et met le roi en échec. Ce dernier se déplace en C8. Peine perdue, il est encore mis en échec par l’autre fou en E6. Le roi noir s’éloigne en B8 mais le fou de Phi se pose en C7 pour une mise en échec, où la tour en B2 attaque également le roi. Le roi se défend en prenant la tour en A7.
« Mince ! s’exclame Alpha. Tu penses que Phi avait prévu de perdre cette tour ?
– Ça s’appelle un sacrifice, commente Epsilon. Regarde la suite… »
Le fou en B8 continue à harceler le roi noir. Ce dernier a de nouveau deux possibilités pour prolonger la partie.
Cher lecteur, voyez-vous laquelle permettrait ensuite à Phi de conclure immédiatement ?
Le roi se déplace en A6, où le fou le met aussitôt en échec en se ruant en C8. Le roi noir, qui sent que sa fin est proche, n’a d’autre choix que de se traîner jusqu’en A5. Implacable, l’autre fou le met en échec en C7. Le roi noir agonise en A4, tandis que l’entité gazeuse bleutée vire au violet, reconnaissant sa défaite.
Cher lecteur, quel est le coup gagnant pour les Blancs qui met les Noirs échec et mat ?