La naissance de la perspective


Denis Favennec

La Renaissance marque la convergence de la peinture, de la géométrie et de l'architecture. Brunelleschi conçoit le premier dispositif illustrant le principe fondamental de la perspective centrale : l'image d'un faisceau de droites parallèles est un faisceau de droites concourantes.

Du point de vue de la géométrie, la perspective centrale est une opération géométrique qui consiste à fixer un point O, appelé origine ou point de vue, une surface P de projection (ici, une surface plane), et à projeter l’espace sur la surface selon le procédé suivant : l’image d’un point M est le point M’ intersection de la droite (OM) avec P.

 

Du point de vue de l’optique, si un observateur pourvu d’un œil unique (la perspective est réservée aux cyclopes) se place au point de vue O, les rayons visuels étant des droites issues de l’œil, l’observateur verra la même chose s’il regarde la projection M’ de M sur P ou directement M – puisque O, M’ et M sont alignés. Les inventeurs de la perspective ont su tirer parti de cet effet.

 

Un art réservé aux cyclopes

La propriété géométrique essentielle de la perspective centrale est que l’image d’un faisceau de droites parallèles entre elles, non parallèles au plan du tableau, est un faisceau de droites concourantes vers un point appelé point de fuite : à toute direction de l’espace est ainsi associé un point de fuite, qui est aussi l’intersection de la droite du faisceau ... Lire la suite


références

- Douce perspective, une histoire des sciences et d'art. Denis Favennec et Emmanuel Riboulet-Deyris, Ellipses, 2007.
- Mathématiques et arts plastiques. Bibliothèque Tangente 23, 2005.
- Mathématiques et architecture. Bibliothèque Tangente 60, 2017.