Pascal, héros du cinéma italien


Fabien Aoustin

Le film est peu connu du grand public aujourd’hui, mais Blaise Pascal est bien le héros éponyme d’un long métrage réalisé en 1971 par Roberto Rossellini, figure de proue du néoréalisme italien.

La chronique, qui s’étire sur un peu plus de deux heures, retrace presque toute la vie du penseur, de son arrivée à Rouen lors de la nomination de son père au poste de commissaire du roi pour la levée de l’impôt jusqu’à sa mort à Paris à l’âge de 39 ans. L’atmosphère générale est plutôt austère, même pour les années de vie mondaine, et la musique souvent lancinante. Le rythme de certaines scènes comme la manœuvre du carrosse en ouverture ou le procès en sorcellerie ont peut-être pris quelques rides. On appréciera cependant les dialogues, souvent proches des écrits de Pascal, et l’incarnation de quelques figures illustres comme René Descartes. Les joutes oratoires avec le père Noël (Étienne de son prénom) à propos du vide sont toujours savoureuses. Même si le triangle de Pascal n’est pas mentionné, et si les probabilités ne sont qu’effleurées via l’évocation du fameux pari, on assiste à des échanges documentés à propos des coniques, de la pascaline ou encore des roulettes. Enfin, le philosophe est incarné par un jeune acteur, un certain Pierre Arditi, qui tint là l’un de ses premiers grands rôles.