La quête infinie des décimales


Jean-Jacques Dupas

Tout visiteur du Palais de la découverte ne peut qu’être fasciné par la succession des décimales de π dans la rotonde qui lui est dédiée. Les décimales semblent se suivre sans ordre apparent. Elles sont pourtant le résultat d’un calcul !

Comment passe-t-on de la simple définition où le nombre π est le rapport entre le périmètre du cercle et son diamètre à la danse de ses décimales ? La réponse va dépendre de l’époque où on se pose la question !

Tout élève de primaire qui a dessiné une rosace sait que, pour obtenir un hexagone, il suffit sur un cercle de reporter son rayon R. Cette simple observation est peut-être à l’origine du goût de certains pour la géométrie.

De là, on déduit que le périmètre est « un peu plus grand » que six fois le rayon, soit une première valeur de π, à savoir 3, avec zéro décimale.

 

 

 

Au début, avec la géométrie

 

Cette constatation, les Babyloniens l’avaient déjà faite dans une tablette cunéiforme de plus de 4000 ans ! Ils avaient même obtenu bien mieux (voir en page 10) 

 

en évaluant la valeur de π à   (dans la suite de cet article, les décimales incorrectes seront en rouge). 

 

Polygones à douze, vingt-quatre, quarante-huit et quatre-vingt-seize côtés.

 

Les Égyptiens, eux, dans le fameux papyrus de Rhind, utilisent un octogone irrégulier et arrivent à l’approximation   soit 3,16.

 

Le progrès remarquable de ... Lire la suite


références

Le fascinant nombre π. Jean-Paul Delahaye, Pour la science‒Belin, 1997.
Autour du nombre π. Pierre Eymard, Jean-Pierre Lafon, Hermann, 2000.
À la poursuite de π. Jörg Arndt et Christoph Haenel, Vuibert, 2006.